Après un court séjour dans le sud de l'Australie, qui m'avait déjà ravi par sa biodiversité et tout cet azur a perte de vue, je continue mon chemin jusqu'au Queensland où j'ai pu être orienté par des contacts locaux, le département des forêts, des clubs de plongée et un centre de recherches marines.

 Il se trouve au nord de la Nouvelle-Galles du Sud et à l'est du Territoire du Nord. L’État est bordé par la mer de Corail et l'océan Pacifique. Sur plus de 2000km, La Grande Barrière de Corail s'étend le long de ses cotes et elle est la plus grande zone corallienne du monde avec une riche biodiversité et dont je vous en dirais plus dans un prochain article.

Le climat y est tropical (chaud et humide l'été qui est l'hiver chez nous et chaud et sec l'hiver qui est l'été chez nous).

Sa configuration est la suivante...la cote est recouverte de mangrove avec des plages rocheuses ou de sables blanc. Derrière la mangrove, on trouve les grandes étendues de cultures de bananes et de sucres de cannes, des criques telle que The Boulders et ensuite des chaines de montagnes volcaniques de 1700m d'altitude (Mont Bartle) recouvertes de forêt tropical et de forêt primaire vieille de plus de 120 millions d'années.

A savoir que les zones de cultures sont des zones qui ont été rasé par l'arrivée des anglais, lors de la colonisation de l'Australie en 1770.

Avant cela, la mangrove en bord de mer et les forêt montagneuse ne faisait qu'une unité.

Sur le plateau montagneux, appelé tableland, on retrouve de grande prairies valonnées, des lacs volcanique tel que Lake Eacham et Barrine.

Derrière tout cela, nous nous retrouvons dans un milieu semi aride avec de grandes étendus de hautes herbes sèches parsemées de petits arbres que l'on pourrait considérer comme des survivants et de termitières géantes.

Plus nous nous enfonçons dans le bush et plus nous approchons des zones désertique pour arriver dans un des 10 déserts du pays.

Aujourd'hui, le pays a classé toutes les forêts, mangroves, iles et zones naturelles sensibles comme parcs nationaux. La législation est devenu très stricte pour la coupe de bois même dans les propriétés privées. Idem pour la wildlife, qui pareil que la déforestation, a subi les foudres de guerres des colons à leur arrivées mais les choses ont changé. Que ce soit la faune marine ou terrestre elle est très protéger afin de conserver et protéger toute cette richesse naturelle. Il y a encore du travail à faire comme partout et certaines mentalités doivent changer comme partout aussi.

C'est pour cela que j'ai décidé d'aller explorer tous les recoins possibles des parcs nationaux du Queensland et observer sa biodiversité.

Il y en a vraiment pour tous les gouts et tous les niveaux et du fait de leur abondance et la situation géographique, la sensation d'être au milieu de nul part livré à nous même est bien réel.

L'avantage ici c'est qu'après de longues marches éprouvantes ou longues observations sous cet chaleur constante j'ai pu rapidement me rafraichir dans l'une des multitudes criques ou chutes d'eau que l'on trouve vraiment partout et leur beauté marque toujours un moment d'apaisement et de sérénité tel que Milla Milla falls, Barron falls, Murray falls...

La plus impressionnante et la plus grande est Wallaman falls avec presque 300m de haut, situé dans le Girringun NP.

Je me suis retrouvé dessous après avoir traversé à la nage le grand bassin de 30m de profondeur dans lequel elle se jette mais d'un coup la quantité d'eau déversée et la force d'impact de celle ci à son arrivé au sol c'est brusquement emballé car ce qui est dangereux dans ce genre d'endroit ce sont les pluies.

Effectivement, dans les hauteurs, les pluies peuvent très rapidement s'abattre et le débit d'eau augmenter d'un coup, emporter des rochers et arbres et les conséquences peuvent être fatales sous une chute d'eau.

J'ai donc rebroussé vite le chemin à la nage en longeant le plus possible la paroi pour retrouver la terre ferme et remontez pour être en sécurité si les conditions s'intensifiaient.

Autre petite astuce quand vous vous trouvez dans des criques encore plus dans les terres, quand vous commencez à voir l'eau se troubler de plus en plus, sortez des ravines... car cela veut dire que la pluie est tombé en amont et que le niveau d'eau peut monter de plusieurs mètres en un rien de temps. Mais avant cela toujours vérifier à l'horizon le ciel afin d'anticiper au maximum les risques de mauvais temps.

De la pointe Nord à Thomsville, on traverse les grands parcs nationaux de Whitfield, Green Island, Fitzroy Island, Wooroonooran, Dunk Island, Tully, Kirrama, Girringun, Hinchinbrook Island, Paluma Range, Magnetic Island, Cap Palendra et j'en passe... On peut y emprunter les divers randonnées piétonnes qui m'ont permis de traverser les différents massifs montagneux, en bivouac. Les chemins y sont escarpés et rapidement sinueux. Il y a des passages où la condition physique est de rigueur car le danger est partout. Les sangsues s'accrochent à vous par poignées afin de parcourir votre corps pour trouver le moindre petit accès à votre peau afin de s'agglutiner dessus gloutonnes qu'elles sont. Des petites pauses sont nécessaires afin de s'en défaire avant qu'elles ne m'aspirent jusqu'à la dernière goutte de sang (je plaisante évidemment mais c'est toujours plus agréable d'avoir à éviter de faire le chemin avec plein de passagers clandestins ventouses à nous).

Les forets sont denses et vertigineuses. La chaleur et la moiteur malgré la canopée se fait ressentir à chaque instant. L'hydratation est importante et malgré les réserves que j'ai sur moi , on en a jamais assez. Malgré tout dans les montagnes et forêts on trouve un certains nombres de rivières et sources dont dont l'eau y est fraiche et délicieuse et évidemment potable.

Nous sommes dans l'effort constant, on se concentre sur notre respiration mais surtout on profite de chaque chose que l'on voit aussi belle et mystérieuse quelle soit, on se laisse emporté par ces multitudes de mélodies d'oiseaux qui nous accompagne tout le long du chemin dont le Kookaburra que l'on pourrait confondre avec un singe.

Il y a de belles ascensions a se faire dont le Mont BARTLE, qui est coriace et le plus haut du Queensland, le BROKEN NOSE, Tully Gorge, Mont Cook, Mont Spec, Hinchinbrook...toutes différentes et plus belles les unes que les autres accompagnées de nuits à la belle étoile ou en pleine forêt primaire.

J'ai pu apercevoir de nombreux animaux comme le fameux cassowary, une sorte d'autruche préhistorique, des dingos, chiens sauvages, wallabies, rats kangourous, trees kangourous, squirrels, koalas, rats à queue blanche, monitors lézard et divers autres espèces, le red bellied black snake, un des plus dangereux serpents au monde, des cacatoès blanc et noir, rapaces, loriquets arc en ciel, platicerques et autres multitudes oiseaux, les fameux et majestueux papillons blue emperor et j'en passe. Rien à voir avec les éléphants d'Asie et d'Inde que j'a pu côtoyer pendant plusieurs mois mais incroyable par sa diversité.

Quand vous traversez la mangrove aux flux des marées, il faut marcher en compagnie des mini crabes à pince géante et faire attention a tout car les crocodiles de plus de 6m s'y trouvent comme sur Port Douglas ou dans la Johnstone River et affluents et les moustiques sont des robots tueurs venus du futur et venus me piquer la moindre parcelle de peau, recouvert de produit antimoustique qui n'a aucun effet sur eux. Il faut donc sortir l'artillerie lourde et protéger tout son corps.

Pour les trekking sur plage, c'est pareil...mais le problème ce n'est plus les moustiques mais le soleil qui est vraiment agressif. La nuit, il faut éviter d'y dormir car les crocodiles des mers rodent et ceux la ne font qu'une bouchée de nous tellement ils sont énormes. Des mastodontes préhistoriques.

En tout cas les plages y sont paradisiaque et la cote tellement sauvage que vous parcourez des kilomètres sans croiser la moindre personne...à part un wallaby par ci par là ou un cassowary sans oublier les aigles de mer.



Chaque instant a été contemplé car cela me permet de m' harmoniser avec ce qui nous entoure, avec la nature où malgré les effortsendurés, les blessures..., la satisfaction est obtenu par cette contemplation de l'instant qui nous ouvre à la vie telle qu'elle est et non pas telle qu'on la subit.

La nature est dure, elle est dangereuse, elle est fourbe, elle peut être impitoyable mais elle m'émerveille, elle suscite ma curiosité, elle m'apaise, elle me fait sourire enfin elle "nous" fait tout cela et elle nous fait vivre, elle nous sert d'équilibre.

Quand on s'intéresse à elle, elle nous rend meilleur. Quand on voit sa diversité, on ne peut que nous inspirer.

Elle sera toujours belle même dans sa pénombre, même dans son extrême.

Elle nous apporte tellement qu'elle mérite bien plus que de juste s'y intéresser mais qu'on apprenne à la connaitre car il n' y a que comme cela que l'on peut sans soucier et la protéger pour nous préserver.



DANS LA RUBRIQUE PHOTOS VOUS RETROUVEREZ UN ALBUM SUR LA NATURE ET LA WILDLIFE DE CES EXPEDITIONS.